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Trois chrétiens parmi les victimes des attentats au Béloutchistan

Désarroi, deuil, terreur, prière : c’est avec de tels sentiments que vit la petite communauté chrétienne de la province de Quetta, immédiatement après la vague d’attentats terroristes qui a fait hier, dans la seule ville de Quetta de la province du Béloutchistan, 92 morts et 155 blessés. Selon les revendications du groupe terroriste Lashkar-e-Jhangvi, les cibles étaient les communautés shiites et le groupe ethnique des hazaras.
Ainsi que l’indique à l’Agence Fides le Père Inayat Gill, OMI, Pro-vicaire apostolique de Quetta, parmi les morts de Quetta se trouvent au moins trois chrétiens qui se trouvaient par hasard dans les environs des lieux des explosions alors qu’un certain nombre de chrétiens ont également été blessés. Deux des morts sont catholiques et le Père Maqsoood Nazir, des Oblats de Marie Immaculée (OMI), Curé de la Paroisse du Sacré-Cœur, au centre ville, célèbre aujourd’hui leurs obsèques. Immédiatement après l’une des explosions, le Curé s’est rendu sur le lieu de l’attentat afin de donner de l’aide et prend actuellement soin de six blessés.
Le Père Inayat Gill explique à Fides : « La situation est tendue. Il est difficile de donner des explications sur ces événements tragiques. Les raisons en sont multiples : la haine sectaire et ethnique, mais ce n’est pas tout. S’y ajoute la présence de la mafia de l’accaparement des terres, les revendications politiques… Ce qui est sûr est que de nombreux civils innocents meurent ».
« En tant que chrétiens – ajoute le Pro-vicaire apostolique – nous représentons une petite minorité. Nous vivons dans le danger, comme les autres citoyens, musulmans, partageant leur sort et leur douleur. Dans la province de Quetta, sont présents en tout environ 70.000 chrétiens dont 35.000 catholiques. Nous sommes une communauté très vulnérable, la plus pauvre. Nous devons être prudents. Nous ne pouvons nous exposer et nous ne pouvons pas même participer activement aux trois jours de deuil proclamés aujourd’hui par les autorités, autrement nous risquons de devenir un objectif pour les extrémistes : ils nous accuseraient de nous être rangés aux côtés d’une faction dans le conflit ethnique. Nous prierons pour toutes les victimes innocentes dans nos églises, en continuant à rendre notre témoignage de présence pacifique, silencieuse et proche des pauvres ». (PA) (Agence Fides 11/01/2013)

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Plus de 200 musulmans shiites inculpés de blasphème

Une plainte officielle pour blasphème a été déposée devant les autorités de police de Multan (au Punjab) contre 222 musulmans shiites, dont 72 identifiés et 150 non identifiés. La plainte a été déposée par des groupes sunnites après une rixe intervenue hier à Multan suite à la procession religieuse des shiites qui célébraient l’Achoura, festivité qui commémore le martyr de l’imam Hussein, petit-fils du prophète Mahomet. Comme cela a été indiqué à Fides, les affrontements ont débuté lorsqu’un certain nombre de militants sunnites de l’organisation extrémiste Sipah-i-Sahaba ont cherché à bloquer ou à dévier la procession des fidèles shiites, déclarant qu’une partie du parcours n’était pas autorisée. Les conséquences de ces affrontements entre sunnites et shiites ont été 10 blessés et 222 plaintes. Selon l’accusation, les shiites ont lancé des pierres contre les drapeaux et les banderoles sur lesquels se trouvaient le nom du prophète Mahomet et seraient donc coupables de blasphème. Des responsables shiites tels que Fazal Shah et Ali Hussain Shah ont nié toute accusation, affirmant que personne n’avait jeté de pierres contre les drapeaux et encore moins offensé le prophète. Des sources locales de Fides remarquent que, comme dans de nombreux autres cas, les accusations de blasphème sont instrumentales et frappent non seulement les minorités mais également des musulmans, contribuant ainsi à miner l’harmonie sociale et religieuse.
« L’abus de la loi continue à provoquer des discordes et à alimenter le sectarisme au sein de la société pakistanaise » remarque pour l’Agence Fides le Pr. Mobeen Shahid, pakistanais et fin connaisseur des questions relatives au blasphème. Le Pr. Mobeen Shahid, enseignant de « Pensée et religion islamique » à l’Université pontificale du Latran, est l’auteur d’une recherche, qui sera très prochainement publiée, portant sur « la loi sur le blasphème et le cas de la République islamique du Pakistan ». Rédigée avec N. Daniel, pour l’Institut d’Etudes politiques Saint Pie V, elle sera présentée au Parlement européen et au bureau des Nations unies de Genève.
Selon le Pr. Mobeen, « l’abrogation des lois sur le blasphème au Pakistan est possible si sont respectées la Déclaration universelle des Droits de l’homme et la Déclaration du Caire sur les Droits de l’homme en Islam ». Pour ce faire, « il faut le consensus populaire et une discussion devant le Parlement national ». Le consensus populaire est possible seulement si est créé un système éducatif qui, de ses débuts jusqu’à l’Université « reflète et transpose les deux Déclarations des droits » précitées. Cette approche rendrait possible un changement radical de la société qui, à long terme, pourrait avoir pour effet l’abrogation des lois sur le blasphème ». (PA) (Agence Fides 28/11/2012)

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Remise en liberté de Rimsha Masih – son cas soutient le réexamen de la loi sur le blasphème invia articolo

Ce matin, le juge pakistanais Muhammad Azam Khan a disposé la remise en liberté sous caution de Rimsha Masih, la fillette chrétienne arrêtée au Pakistan sous l’accusation de blasphème pour avoir brûlé un certain nombre de pages du coran. La caution a été fixée à 500.000 roupies pakistanaises soit environ 4.500 €uros. La demande de liberté sous caution a été acceptée dans la mesure où les preuves ont été jugées insuffisantes pour prolonger la détention de la mineure, par ailleurs handicapée mentale. La décision du juge, dans un premier temps annoncée pour 15h00 locales – et donc après la prière du vendredi – a ensuite été anticipée par surprise.
« La décision en faveur de la fillette est positive pour de nombreuses raisons » déclare à l’Agence Fides le Pr. Mobeen Shahid, enseignant de pensée et religion islamiques à l’Université pontificale du Latran. Selon le Professeur, « pour la première fois, il a été possible de démontrer de manière évidente que la loi sur le blasphème peut être manipulée sur la base de fausses accusations. Ceci aide la réflexion déjà en cours à propos de possibles modifications des procédures d’application de la loi en question ». Shahid indique un certain nombre de points pouvant faire l’objet de rectifications : « Avant de prendre en considération une plainte pour blasphème, il est nécessaire que les faits soient évalués de manière rigoureuse au travers d’une enquête adéquate. De plus, les accusateurs doivent eux aussi être placés en isolement afin d’éviter d’instiguer les masses à des réactions de haine et ce tant que la véridicité de l’accusation n’a pas été prouvée. Si par la suite, les accusations se révèlent être fausses – et ceci est également suggéré par les Ulémas – les accusateurs doivent être punis ».
« Le cas de Rimsha – ajoute pour Fides le Père Inayat Bernard, co-directeur du magazine « The Christian View » de Lahore – constitue une opportunité pour réexaminer l’application de la loi sur le blasphème dans son ensemble, loi qui, par le passé, a fait nombre de victimes parmi les minorités religieuses mais surtout chez les musulmans du fait des nombreux abus. La nouvelle prise de conscience que le cas de Rimsha a provoqué au sein de l’opinion publique pakistanaise constitue un progrès et une chance à ne pas perdre pour affirmer le respect de la dignité humaine et de ses droits au sein de la société pakistanaise. En tant que communauté chrétienne, nous espérons que les institutions, les forces politiques et les communautés religieuses, à la lumière de ces derniers développements, pourront s’accorder afin d’éviter l’usage instrumental de la religion au Pakistan ». (GV). (Agence Fides 07/09/2012).

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Attaque contre le quartier chrétien de Karachi : un mort et deux blessés
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Le jeune chrétien Faisal Masih a été tué par balles voici deux jours dans le cadre de l’attaque perpétrée par un groupe extrémiste islamique contre le faubourg chrétien d’Essa Nagri, à la périphérie de Karachi. C’est ce que confirme à Fides le Père Mario Rodrigues, prêtre de Karachi et Directeur national des Œuvres pontificales missionnaires (OPM) au Pakistan. Ainsi que l’explique le Directeur des OPM, le quartier, densément peuplé compte environ 50.000 chrétiens, qui vivent dans des conditions de pauvreté extrême et en l’absence de services de base. Dans le faubourg d’Essa Nagri, sont présentes environ 15 églises de différentes dénominations et différentes ONG qui réalisent des projets d’instruction, d’aide sociale et économique à la communauté. Parmi elles, se trouve l’ONG Mission and Action for Social Services (MASS) qui a informé Fides de la dernière attaque en date contre la communauté, qui avait déjà fait l’objet de terribles violences et d’abus au cours de ces derniers mois (voir Fides 14/01 et 27/03/2012). Après l’attaque, intervenue dans la nuit du 29 août, une foule de chrétiens a organisé une protestation pacifique mais la police est intervenue pour disperser les manifestants, faisant usage de gaz lacrymogènes et blessant grièvement le pasteur Cornelius et un autre jeune chrétien, Shahzad Riaz, actuellement hospitalisés.
Ainsi que l’affirme l’ONG MASS, « la police, au lieu d’arrêter les responsables de l’attaque, a appréhendé des dizaines de manifestants chrétiens ». A Essa Nagri, les chrétiens subissent les vexations de bandes criminelles et de groupes terroristes islamiques d’ethnie pashtoun : armés jusqu’aux dents, les militants entrent dans le quartier afin de percevoir la Jizya – taxe imposée par la charia aux minorités religieuses non musulmanes – et rackettent les commerçants chrétiens. Les membres de MASS dénoncent depuis longtemps des vols à main armée, des violences et des abus commis avec la complicité d’un certain nombre de fonctionnaires de police. Les militants islamiques saccagent les maisons, volent et abusent des femmes et des enfants par pur divertissement. La population locale est terrorisée et les résidents exaspérés ont décidé de former une milice de sécurité afin de se défendre. (PA) (Agence Fides 31/08/2012)

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Nouveau renvoi dans l’affaire Ramshi Masih après la contestation de l’expertise médicale de la part de la contrepartie

Le cas de Ramshi Masih, la fillette chrétienne de 11 ans inculpée de blasphème au Pakistan se complique. Ce matin, au cours de l’audience devant le juge Javad Abbas, du Tribunal de 1er degré d’Islamabad, l’avocat défenseur de la fillette, Maître Tahir Naveed Chaudry, a trouvé une nouveauté. En effet, les avocats de la contrepartie – à savoir le jeune homme qui a porté plainte contre Rimsha en signant un First Information Report, en qualité de témoin oculaire de l’acte blasphématoire – se sont présentés alors qu’au cours des audiences précédentes, ils avaient été jusque-là absents. Les avocats en question ont par ailleurs soulevé une exception, contestant les résultats de l’expertise de la Commission médicale et ne reconnaissant pas le rapport final. Le juge a donc ordonné que ce rapport soit soumis à une vérification de la part d’experts (médecins légistes et autres fonctionnaires) de l’Etat. La Cour a ensuite fixé une nouvelle audience pour après-demain, 1er septembre.
Maître Tahir Naveed Chaudry, faisant état d’une certaine déception de sa part et de celle de la famille de Rimsha, explique à Fides : « Nous avons dû pour la première fois nous confronter avec les avocats de la contrepartie et ils ont fait leur travail. Maintenant, nous devrons attendre les résultats de cette vérification du Rapport de la Commission médicale, puis le tout sera remis entre les mains de la Cour. Je crois que l’audience du 1er septembre pourra constituer dans tous les cas la dernière dans le cadre de cette affaire. Nous demeurons confiants quant à sa conclusion ».
Des sources de Fides notent que les avocats de la contrepartie ont probablement été financés par des groupes radicaux qui s’opposent à la remise en liberté de Rimsha, sachant que certains d’entre eux étaient présents lors de l’audience. En outre, les déclarations de Maulana Tahir Ashrafi, responsable du All Pakistan Ulema Council, semblent avoir eu du poids. En effet, au cours de ces derniers jours, ce dernier a déclaré que les auteurs de fausses accusations contre Rimsha Masih – dont l’imam de la mosquée du quartier – devraient être punis par la loi. Voila donc entamée une bataille légale dont Rimsha est la victime. Ainsi que le confirme Maître Chaudry, « la fillette se trouve en prison et va mal. Elle souffre beaucoup de l’absence de ses parents ».
Peter Jacob, le Secrétaire exécutif de la Commission Justice et Paix de la Conférence épiscopale pakistanaise, livre à Fides le commentaire suivant : « Il est triste que des cas de fausses accusations de blasphème, comme dans le cas de Rimsha, continuent à se vérifier. Il s’agit d’une tendance reconnue au Pakistan et qui devrait être bloquée. Toutefois, il faut noter une grande sympathie envers Rimsha et la forte couverture assurée par les media pakistanais. Ceci confirme la croissante sensibilité existant au sein de la société civile, des media et aussi de la communauté musulmane. Au Pakistan, il existe une introspection sur les significations et les conséquences de cette loi. Espérons que soit introduit un certain nombre de mesures de sauvegarde afin de mettre fin aux abus et aux victimes innocentes. Je crois que le débat dans les moyens de communication de masse pourra créer les conditions et un terrain culturel utile afin d’intervenir et de modifier la loi ». (PA) (Agence Fides 30/08/2012)
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« Sauvons Rimsha Masih »: Mobilisation des pakistanais d’Europe en faveur de Rimsha Masih

« Sauvons Rimsha Masih » : telle est la campagne lancée par les pakistanais chrétiens en Europe afin de sauver la fillette chrétienne accusée à tort de blasphème et actuellement détenue dans un institut de peine pour mineurs à Islamabad (voir Fides 23/08/2012). Demain, un Tribunal devrait se prononcer sur la demande de mise en liberté présentée par les défenseurs de la fillette sur mandat de la famille et de la All Pakistan Minorities Alliance.
De Rome à Londres, la mobilisation augmente. Les pakistanais chrétiens en Italie ont ainsi diffusé un appel à envoyer au Président du Pakistan, Ali Zardari (pour adhésions salviamorimshamasih@gmail.com). Dans un communiqué envoyé à Fides, l’Association des Pakistanais chrétiens en Italie s’interroge : « Qui est le véritable coupable dans l’affaire Rimsha ? N’est-ce pas celui qui a jeté les papiers (que Rimsha a ensuite brûlé) sachant qu’ils contenaient des pages du coran ? ». L’Association envoie « à Rimsha Masih, à sa famille et aux minorités religieuses du Pakistan un message de proximité et de solidarité, réitérant la demande de retrait de l’accusation et de remise en liberté immédiate ». En outre, elle fait état de son « plein appui à toutes les organisations, chrétiennes et de toute confession religieuse, qui s’engagent actuellement en vue de l’abolition ou de la révision de la loi sur le blasphème, en faveur de la légalité et pour la défense et la sécurité des minorités religieuses ». « Tous ceux qui croient en la liberté de culte et dans le respect du credo religieux d’autrui ne peuvent demeurer indifférents face à cette violence » ajoute dans un entretien accordé à Fides Adan Farhaj, Président de la All Pakistan Christian League en Italie, association qui a organisé hier une conférence publique à Porto Sant’Elpidio (Marches) afin de demander la libération de Rimsha et de témoigner de sa solidarité envers tous ceux qui subissent des violences à cause de leur foi.
A Londres, la British Pakistani Christian Association a organisé quant à elle ces derniers jours une protestation devant la résidence officielle du Premier Ministre, à Downing Street, et a lancé une pétition en ligne (à l’adresse http://www.petitionbuzz.com/petitions/freerimshamasih) en demandant au Cabinet britannique, à l’Union européenne et aux Nations unies d’exercer des pressions en vue de la remise en liberté de la fillette. La pétition sera envoyée à la Commission pour les Droits humains du Pakistan, organisme du gouvernement pakistanais. (PA) (Agence Fides 27/08/2012)

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Pas encore d’arrestation dans l’affaire du blasphémateur présumé brûlé vif par la foule

Aucune arrestation n’a encore été effectuée après que le 5 juillet dernier un musulman, Ghulam Abbas, probablement handicapé mental, ait été brûlé vif après avoir été accusé de blasphème à Chani Ghot, dans le Diocèse de Multan, dans le sud du Punjab (voir Fides 05/07/2012). Une foule de plus de 1.000 islamistes avait alors fait irruption dans le commissariat local, blessant un certain nombre d’agents, s’emparant de l’homme qui fut porté dans la rue, arrosé d’essence et livré aux flammes. Comme cela a été indiqué à Fides, la société civile et les responsables chrétiens sont déçus et préoccupés par le fait que, malgré l’enquête diligentée par le Président du Pakistan, Ali Zardari, et l’existence d’une plainte enregistrée par la police, dix jours après ce geste horrible, aucun coupable n’ait encore été identifié et arrêté. Une telle attitude, remarquent des sources de Fides, risque de « donner un aval à la justice sommaire » et une « sensation d’impunité à tous ceux qui se font justice par eux-mêmes ».
Les responsables de la société civile dénoncent le silence du gouvernement provincial du Punjab et l’inertie démontrée par la police envers les auteurs de ce crime. Selon le chrétien Sarfraz Clement, coordinateur de l’ONG Action Against Poverty (AAP), « il est bouleversant que la police n’ait pas encore arrêté une seule personne ». Le pasteur chrétien protestant Mustaq Gill, Président de la LEAD (Legal Evangelical Association) remarque : « Dans ce crime, sont impliquées des organisations islamiques radicales influentes et il est donc très difficile pour les autorités d’agir contre elles. En outre, le geste a été commis par une foule furieuse et il est difficile d’identifier un seul coupable. Dans d’autres cas, des violences de masse comme celle-ci sont demeurées impunies ».
Ainsi que le remarquent des sources de Fides, les tentatives de lynchage de blasphémateurs présumés se succèdent au Pakistan. Récemment, à Faisalabad (Punjab), la police a sauvé un homme accusé de blasphème, malmené par une foule à l’instigation de l’organisation radicale Dawat Tehreek-e-Islami. Le mois dernier à Quetta (Béloutchistan), une foule d’extrémistes a pris d’assaut un commissariat de police pour tenter de lapider un homme accusé de blasphème. La police a réagi en faisant usage de gaz lacrymogènes et d’armes à feu pour rétablir l’ordre. Au cours de ces désordres, deux enfants ont été tués. A Karachi (Sindh), un musulman accusé de blasphème mais incarcéré suite à une affaire de drogue a risqué à plusieurs reprises d’être lynché par des co-détenus musulmans. La police l’a donc placé en cellule d’isolement pour le protéger. (PA) (Agence Fides 16/07/2012)
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Conversions et mariages forcés : présentation d’une nouvelle proposition de loi
Islamabad (Agence Fides) – Une nouvelle proposition de loi visant à lutter contre le phénomène des conversions et des mariages forcés a été présentée au gouvernement par la Commission nationale pour les Minorités du Pakistan qui, ces derniers mois, avait déjà soulevé le problème (voir Fides 12/04/2012). Dans le projet de mesure, la Commission, ainsi que cela a été référé à Fides, demande à ce que, dans le cadre des mesures visant à limiter les conversions forcées, il soit interdit aux convertis provenant de communautés non musulmanes de se marier pendant les six premiers mois au moins suivant leur conversion.
La Commission, de création récente, est intervenue alors qu’une polémique fait rage dans le pays suite aux accusations de conversion et de mariage islamique forcé concernant trois femmes hindoues dans la province du Sindh. Selon la Commission, un magistrat et non pas un agent de police, devrait être chargé d’enregistrer, de manière indépendante, les déclarations des présumés convertis. Selon les procédures actuellement en vigueur, en revanche, l’enregistrement d’une plainte (First Information Report) déposée par un membre de la famille d’un converti est de la compétence de la police, conformément à l’article 161 du Code de Procédure pénale. Un agent de police enregistre les déclarations qui sont ensuite transmises au tribunal. Selon les minorités religieuses, ces déclarations sont souvent falsifiées de manière à favoriser les musulmans. La Commission nationale pour les Minorités est présidée par le Ministre chargé de l’Harmonie interreligieuse et comprend deux parlementaires musulmans, deux hindous, deux chrétiens et un représentant des communautés sikh et farsi, ainsi que des représentants des Ministères de l’Intérieur, de la Justice et de l’Harmonie interreligieuse. Comme cela a été indiqué à Fides, le Ministre d’Etat chargé de l’Harmonie, Akram Masih Gill, a remarqué que la Commission s’adressera également au Conseil de l’Idéologie islamique afin de demander son accord sur la nouvelle proposition de loi, attendue qu’il « existe des cas dans lesquels les femmes sont enlevées et violées à de manière répétée » pour obtenir leur conversion.
La Commission enverra en outre un projet de la « Loi sur le mariage chrétien et hindou » – qui reconnaît la valeur légale et civile à de telles unions – aux parlementaires des minorités religieuses et à d’autres parties intéressées afin de finaliser la proposition de loi et de la présenter ensuite au Parlement.
Le mariage forcé est le crime le plus diffusé à l’encontre des femmes au Pakistan, selon un Rapport de la coalition d’ONG dénommée Free and Fair Election Pakistan (FAFEN) qui a examiné les plaintes enregistrées dans 77 commissariats de police de district au cours du mois de mars 2012. Les mariages forcés ont remplacé le viol en tête du classement des délits les plus fréquents à l’encontre des femmes. Le Rapport, envoyé à l’Agence Fides, fait état d’une augmentation générale du nombre des plaintes, ce qui indique une plus grande prise de conscience parmi les femmes pakistanaises victimes d’abus. Des districts ayant fait l’objet d’un contrôle, 27 appartiennent à la province du Punjab, 21 à celle du Sindh, 19 à celle du Khyber Pakhtunhwa, 9 à celle du Béloutchistan et un au territoire de la capitale, Islamabad. Les cas de mariages forcés sont passés de 314 à 653 et ont notablement augmenté dans le district de Lahore, capitale du Punjab, où 222 plaintes ont été déposées. Les cas de viol sont quant à eux au nombre de 220 alors que ceux d’agressions et de harcèlement sexuel de 270, 37 étant les cas de délits d’honneur. Du total des plaintes (plus de 41.000), celles qui concernent des délits à l’encontre de femmes constituent 9% du total. Selon les données de l’Agence Fides, près de 1.000 par an sont les cas de jeunes filles appartenant aux minorités religieuses, chrétiennes et hindoue, contraintes à contracter un mariage islamique. (PA) (Agence Fides 14/06/2012)

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Appel des ONG afin que « Mme Ashton parle des minorités religieuses, de la liberté religieuse et du blasphème »

Islamabad (Agence Fides) – Abus à l’encontre des minorités religieuses, droits humains, liberté religieuse, loi sur le blasphème : tels sont les thèmes les plus brûlants et les questions « de forte préoccupation » que Catherine Ashton, Haut représentant de l’Union européenne pour les Affaires Etrangères, devrait affronter lors de sa visite au Pakistan qui débute aujourd’hui, 5 juin. C’est l’appel que lance, par l’intermédiaire de l’Agence Fides la Human Rights Commission of Pakistan (HRCP), l’une des plus importantes ONG pakistanaises, présente de manière capillaire dans le pays, au travers de bureaux dans toutes les provinces. L’ONG en question fait partie du réseau Citizens for democracy qui rassemble de nombreuses associations de la société civile et voit également la participation de la Commission Justice et Paix des Evêques pakistanais. Dans un entretien accordé à l’Agence Fides, Zohra Yusuf, nouvelle Présidente de la HRCP, note : « Nous demandons à Mme Ashton de soulever, dans les colloques qu’elle aura avec le gouvernement, des questions importantes pour la démocratie dans le pays, comme la condition des minorités religieuses, qui dégénère actuellement. Je me réfère aux chrétiens et aux hindous mais aussi aux minorités musulmanes telles que les chiites et les ahmadis, qui sont victimes de violence sectaire ». « Un autre point important – poursuit-elle – est celui qui concerne les exécutions sommaires, les enlèvements et les disparitions qui se poursuivent, surtout au Béloutchistan ». « Mme Ashton devrait exprimer en outre la forte préoccupation de l’Europe et de la communauté internationale en ce qui concerne l’abus de la loi sur le blasphème qui frappe les vies de nombreux innocents » indique le Président de la HRCP, confirmant la demande d’abrogation de cette loi inique.
L’ONG internationale Human Rights Watch (HRW), dans une lettre ouverte envoyée à l’Agence Fides, demande, elle aussi, à Mme Ashton que l’Union européenne relève les difficiles défis lancés aux droits humains au Pakistan. Ali Dayan Hasan, Directeur du bureau d’HRW au Pakistan remarque : « Mme Ashton devrait communiquer aux autorités pakistanais que mettre fin à la culture de l’abus et de la discrimination est essentiel pour que le Pakistan puisse avoir un rapport significatif avec l’Union européenne. HRW signale les problèmes relatifs à la liberté religieuse, à la liberté d’expression et également en ce qui concerne la peine de mort. Le gouvernement pakistanais a en effet adopté un moratoire à propos de cette dernière en 2008 et, depuis lors, aucune exécution n’a eu lieu mais la société civile demande l’abolition pure et simple de cette peine.
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Espoirs pour Asia Bibi mais « les extrémistes n’accepteront pas sa remise en liberté »

Lahore (Agence Fides) – « Même si son accusateur changeait d’avis et retirait les fausses accusations qui ont porté à la condamnation d’Asia Bibi pour blasphème, les extrémistes islamiques n’accepteraient pas qu’elle soit remise en liberté. Pour eux, Asia Bibi demeure blasphème à vie et serait en danger de mort » : c’est ce qu’indique à l’Agence Fides le Père James Channan OP, Directeur du « Dominican Peace Center » de Lahore, commentant les indiscrétions circulant sur la possible modification du témoignage de Qari Salam, l’un des accusateurs de la jeune femme. « Nous espérons tous une solution pacifique de ce cas mais je peux dire qu’aujourd’hui les groupes extrémistes islamiques, tout en n’étant pas très puissants au niveau politique et parlementaire, demeurent très influents et sont très puissants dans les rues et sur les places : ils ont une grande capacité de mobilisation et des militants prêts à tout. Si Asia Bibi était relâché, elle ne serait certes pas en sûreté » remarque le Dominicain en rappelant qu’un imam avait été jusqu’à mettre sa tête à prix.
Alors que l’on attend la date de la réouverture du procès en appel devant la Haute Cour de Justice de Lahore, le Père Channan rappelle le douloureux problème de la magistrature au Pakistan : « Elle est soumise aux pressions des extrémistes islamiques et est bien loin de garantir la justice, en particulier aux minorités religieuses ». Selon le prêtre, « ceci est évident pour les Tribunaux de première instance mais concerne également les Cours d’Appel : rappelons que ce fut la Haute Cour de Lahore qui bloqua le Président Zardari, lorsqu’il voulait accorder le pardon présidentiel à Asia Bibi alors qu’aujourd’hui, un ancien Président de cette même Haute Cour est l’avocat de Mumtaz Qadri, le meurtrier du gouverneur du Punjab, Salman Taseer ».
Que l’extrémisme religieux soit fort dans le pays, ajoute le Père Channan, le démontre également « la longue traînée d’homicides et d’enlèvements qui se succèdent : il suffit de penser à l’exécrable enlèvement des deux coopérants européens à Multan (l’italien Lo Porto et l’allemand Johannes NDR), engagés en faveur des victimes des inondations ». Aujourd’hui, la communauté chrétienne au Pakistan est particulièrement préoccupée par une possible alliance entre la Ligue Musulmane-N et les franges et partis religieux fondamentalistes islamiques en vue des élections de l’an prochain. (PA) (Agence Fides 25/01/2012)
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2011-12-13
Des pressions politiques et des faux témoins entendent ensabler le cas de la « Marie Goretti du Pakistan » ainsi que la définit la communauté chrétienne locale : il s’agit de Mariah Manisha, jeune fille catholique tuée le 27 novembre 2011 dans le village de Samundari dans le Diocèse de Faisalabad par un musulman de 28 ans, Mohammad Arif Gujjar, parce que s’étant opposée à un viol, à un mariage forcé et à la conversion à l’islam (voir Fides 02 et 07/12/2011).
Le Père Khalid Rashid Asi, Vicaire général du Diocèse de Faisalabad, déclare à l’Agence Fides : « De hautes personnalités politiques usent de leur influence pour faire remettre en liberté le meurtrier de Mariah. Nous craignons que l’enquête n’aboutisse à rien. C’est pourquoi, en tant qu’Eglise locale, nous suivons le cas et nous l’avons porté devant la Commission Justice et Paix de la Conférence épiscopale ». « Nous demanderons officiellement à ce que l’enquête soit confiée à un groupe d’enquêteurs fédéraux afin d’éviter les problèmes de corruption et de contaminations locales » explique le Vicaire du Diocèse, anticipant à Fides le contenu d’un communiqué officiel que l’Evêque de Faisalabad, S.Exc. Mgr Joseph Coutts, diffusera dans les prochains jours.
Selon des informations fournies à Fides par la Commission Justice et Paix de Faisalabad, « l’enquête sur cette affaire se poursuit mais, dans le village de Samundari, où les chrétiens sont très peu nombreux, un certain nombre de témoins musulmans sont prêts à déclarer que la jeune fille s’est suicidée afin d’innocenter le véritable coupable ». La Commission Justice et Paix a mené une enquête et a découvert qu’Arif Gujjar, qui s’était épris de Mariah, la persécutait et la menaçait depuis longtemps suite au refus de ses avances.
L’Eglise locale, déclare le Père Asi, « attend la conclusion officielle de cette affaire pour évaluer ensuite le cas d’un point de vue strictement spirituel et examiner la possibilité de le signaler comme cas de martyr ». Au cours de ces dernières années, la communauté catholique au Pakistan, conclut-il, « a enregistré plusieurs cas comme celui-ci dans le cadre desquels les croyants, personnes pauvres et humbles, ont préféré mourir plutôt que d’abandonner leur foi sous la menace ». (PA) (Agence Fides 13/12/2011)

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Réadmission de la locution Jésus Christ dans les messages de texte (SMS) : l’intervention du Ministre chargé de l’Harmonie interreligieuse clôture le cas
(Agence Fides) – L’incident a été surmonté et l’affaire est officiellement classée. Ainsi que l’Agence Fides l’apprend de sources politiques au Pakistan, la locution « Jésus Christ » a été définitivement retirée de la liste des termes prohibés dans les messages de texte (SMS) qui sera distribuée officiellement aux compagnies téléphoniques (voir Fides 21 et 22/11/2011). Ainsi que cela a été indiqué à Fides, l’intervention du Ministre d’Etat chargé de l’Harmonie interreligieuse, le catholique Akram Gill, a été déterminante. Il a en effet soulevé la question en réunion de cabinet et dans le cadre d’un entretien personnel avec Mohammed Yaseen, Président de l’Autorité pakistanaise pour les Télécommunications, remarquant que « cette mesure inexplicable ne contribue pas à créer un climat d’harmonie interreligieuse au Pakistan ». Le Président Yaseen a immédiatement modifié la liste, en excluant officiellement le nom de Jésus Christ du nombre des mots dont l’utilisation est interdite.
L’Eglise au Pakistan a fait état de son soulagement, étant ainsi mise en mesure de « poursuivre l’œuvre d’évangélisation au travers des nouvelles technologies » alors que d’autres organisations de fidèles pakistanais en Europe – comme la « British Pakistani Christian Association » et l’Association des pakistanais chrétiens en Italie, qui avaient lancé une campagne de pressions – ont exprimé à Fides leur satisfaction, espérant que les institutions publiques pakistanaises « promeuvent en toutes leurs actions, la tolérance, l’harmonie et le respect des droits de tous ». (PA) (Agence Fides 23/11/2011)

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Minorités religieuses en grève de la faim pour protester contre les violences et la « paralysie du gouvernement »

Hyderabad (Agence Fides) – Les minorités hindoue et chrétienne ont organisé une grève de la faim à Hyderabad afin de protester contre les violences subies et de demander davantage de protection au gouvernement. L’initiative a été lancée après l’assassinat de quatre médecins hindous intervenus dans la petite ville de Chak, dans le nord de la province du Sindh (voir Fides 08/11/2011) : la police suit la piste des membres d’un groupe islamique local et a arrêté 13 suspects. Participent à la grève de la faim des militants de partis politiques et des membres de la société civile, de nombreux chrétiens et les membres de la Commission Justice et Paix du Diocèse d’Hyderabad. L’Evêque du lieu, S.Exc. Mgr Max John Rodrigues, a déclaré à Fides : « Nous condamnons ce geste brutal. J’ai rencontré les responsables hindous : en tant que chrétiens, nous sommes aux côtés de la communauté hindoue et nous lui exprimons notre pleine solidarité. En tant que minorités religieuses, nous vivons les mêmes problèmes ». Le Père Samson Shukardin, OFM, responsable de la Commission Justice et Paix du Diocèse a confirmé à Fides : « Il n’existe pour nous ni sécurité ni salut. Les épisodes de violence se répètent pour des raisons liées au fondamentalisme ou dans le cadre de vengeances privées. Nous attendons les résultats de l’enquête et, si nous nous retrouvons devant un cas d’impunité, nous prendrons d’autres initiatives ».
Les manifestants d’Hyderabad, avec leurs banderoles et leurs pancartes, stigmatisent « la paralysie des institutions » face à la violence. « Des groupes musulmans tuent les hindous pour les terroriser et les contraindre à quitter la province » affirment-ils. Certains responsables civils hindous tels que MM. M. Parkas et Jagdes Kumar, ont lancé un appel aux plus hautes institutions de l’Etat, signalant les menaces que subissent quotidiennement les minorités hindoue et chrétienne, l’occupation abusive de terrains et immeubles et le phénomène des « épouses volées », jeunes filles chrétiennes et hindoues qui sont enlevées et converties de force à l’islam. L’un de ces épisodes, selon des sources locales de Fides, est à la base de la rétorsion et du brutal assassinat des médecins hindous. Face à de tels actes « inhumains, immoraux et illégaux », les responsables ont réaffirmé que les minorités « croient en la paix, en l’harmonie et en la prospérité du Pakistan ». (PA) (Agence Fides 10/11/2011)

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ASIE/PAKISTAN – Quatre médecins hindous assassinés dans le Sindh : minorités privées de protection

Karachi (Agence Fides) – Quatre médecins hindous ont été assassinés dans la province de Sindh (dans le sud du Pakistan) dans leur clinique de Chak, petite ville dans les environs de Shikarpur (nord du Sindh). Ainsi que l’indiquent à Fides des sources locales, les Drs Ashok, Naresh, Ajeet et Satia Paul ont été tués hier par des agresseurs armés alors qu’ils travaillaient dans leur clinique. L’homicide de sang froid a généré la peur et des protestations parmi les minorités religieuses hindoue mais également chrétienne. La police a déclaré avoir arrêté deux suspects, affirmant qu’à la base des homicides pourrait se trouver la dispute entre un certain nombre d’hindous et la confraternité musulmane locale « Bhaya Baradari » intervenue voici quelques semaines à propos d’une jeune femme hindoue contrainte à épouser un musulman. Les hindous constituent une minorité nombreuse au sein de la province du Sindh (dans laquelle ils sont environ 2 millions) et dans la seule ville de Chak (où ils sont au nombre de 50.000 environ).
« Ce n’est pas la première fois que les membres de notre communauté ont été pris pour cible par des extrémistes. Et les forces de l’ordre tendent à soutenir les criminels impliqués dans de tels actes » a dénoncé Ramesh Kumar, Président du Conseil hindou du Pakistan, invitant le gouvernement à « fournir une protection adéquate aux minorités ». Le Conseil hindou du Pakistan a fait appel au Président Asif Zardari, qui, voici quelques jours, à l’occasion de la fête hindoue du Deewali, avait réaffirmé l’engagement à protéger les minorités et à garantir l’égalité des droits.
Le Père Mario Rodrigues, Directeur des Œuvres pontificales missionnaires au Pakistan déclare à Fides : « Il s’agit d’un nouvel épisode qui montre clairement combien la vie des minorités est plongée dans l’insécurité et privée de protection ». Le Pr. Mobeen Shahid, chercheur et historien pakistanais indique à Fides : « Les minorités religieuses au Pakistan ont toujours eu une vie difficile et subi des actes de persécution de masse. Rappelons-nous des actes éclatants de 1952 (à Moza matta), de 1962 (Anarkali, Lahore), de 1997 (à Shantinagar), de 2009 (à Gojra) outre aux très nombreux épisodes de plus faible importance. Lorsqu’un membre des minorités, le catholique A. R. Cornelius, devint Juge à la Cour Suprême, son projet de nouvelle Constitution fut rejeté parce qu’il était inacceptable qu’il ait été rédigé par un citoyen non musulman. Aujourd’hui, la discrimination est flagrante dans l’instruction et dans la société. Par ailleurs, les mesures en faveur des minorités (comme les 5% de postes réservés dans l’administration) ne sont pas appliquées ». (PA) (Agence Fides 08/11/2011)

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Un professeur chrétien (Javed Masih, nom de fantaisie NDR) d’un établissement d’enseignement secondaire a fait l’objet de fausses accusations de blasphème de la part d’un élève et d’un certain nombre de collègues musulmans par antipathie, vengeance et haine envers les chrétiens. Contraint à quitter son poste et à se cacher, il a fait recours devant le Tribunal mais, dans une sentence laconique, le juge de première instance l’a invité à « quitter le pays ». Les faits en question ont été relatés à l’Agence Fides par des sources appartenant à la communauté chrétienne au Punjab qui demandent à conserver l’anonymat pour raisons de sécurité. L’histoire – explique la source de Fides – est emblématique et donne une idée des conditions de violence et de discrimination que doivent affronter quotidiennement les minorités religieuses, portant à nouveau l’attention sur les abus de ce qu’il est convenu d’appeler « loi sur le blasphème » utilisée pour frapper les chrétiens.
Le cas de Javed Masih (nom de fantaisie NDR) s’est vérifié au cours de ces derniers jours dans une ville du Punjab que Fides préfère ne pas mentionner, vus les risques encourus par l’homme : braqué par les extrémistes, il pourrait être lynché d’un moment à l’autre et se trouve donc contraint de se cacher. Javed a 40 ans, il est marié et père de trois enfants. Sa vie est désormais bouleversée et ruinée et, ainsi que le remarquent les sources de Fides, il sera obligé de s’en reconstruire une ailleurs, le cas échéant en changeant d’identité.
Javed enseignait dans un lycée public fréquenté principalement par des élèves musulmans. L’un d’entre eux, repris plusieurs fois par Javed pour des motifs scolaires, s’est adressé à d’autres enseignants musulmans. Ils ont organisé ensemble un complot visant à discréditer et à chasser Javed. Pour ce faire, ils ont brûlé un certain nombre de pages du Coran, accusant Javed de ce geste blasphème. Depuis ce jour, Javed a été contraint à démissionner, continuant à faire l’objet d’injures et de menaces toujours plus lourdes, y compris à son domicile. Vus les risques encourus, il a déménagé avec sa famille dans une localité tenue secrète.
Toutefois, ayant confiance dans la justice pakistanaise, Javed a voulu présenter un recours devant le Tribunal de première instance afin de prouver son innocence. Des sources de Fides racontent l’issue négative du recours : « Non seulement le tribunal ne l’a pas disculpé, non seulement il n’a pas émis une ordonnance pour bloquer les actions des extrémistes mais il lui a vivement conseillé de quitter le pays. Ce qui est aberrant de la part d’un organe qui devrait représenter la Justice au Pakistan. C’est la preuve de l’impuissance du système qui est incapable de défendre les droits des minorités religieuses. C’est la preuve également de la sujétion des Cours aux groupes fondamentalistes islamiques. C’est enfin la preuve de la responsabilité de l’Etat en ce qui concerne la persécution des chrétiens innocents pour lesquels la justice demeure seulement un mirage ». (PA) (Agence Fides 15/09/2011)

 

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« Pays des Purs » Pakistan

Le silence et la peur en Pakistan: Blasphème, une loi  295 C.

Le drapeau pakistanais, d’un vert (islamique) profond, comporte sur sa gauche une large bande blanche. Celle-ci a été pensée par les concepteurs du drapeau national pour symboliser les minorités du pays, en particulier religieuses : chrétiens, chiites, ahmadis, sikhs, bouddhistes.

Dès sa création, conséquence de la partition de l’Inde en 1947, le Pakistan s’est voulu particulièrement attentif à ce sujet. Lors d’un discours fameux, tenu le 11 août 1947 devant l’Assemblée constituante du pays, Muhammad Ali Jinnah, le « Père de la Nation », avait été sûrement clair :

« Vous pouvez appartenir à n’importe quelle religion, caste ou croyance, cela ne concerne en rien l’État… Nous partons de ce principe fondamental que nous sommes tous citoyens et citoyens égaux d’un seul et même État. »

En 2011, quelques jours après l’assassinat de Shahbaz Bhatti, ministre chargé des minorités, force est de constater que les choses sont devenues un peu plus compliquées aux « Pays des Purs ».

Chrétien (catholique romain) affirmé, Shahbaz Bhatti était devenu un personnage de premier plan dans la vie politique pakistanaise et n’avait de cesse d’affirmer sa fidélité aux grands principes posés par Jinnah.

Mais depuis 1947, le Pakistan a connu des décennies de régime militaire, dictatorial ou « semi-démocratique », marquées notamment par la montée d’un islamisme virulent avec lequel les différentes factions se disputant le pouvoir ont cru pouvoir jouer.

C’est en particulier sous le régime dictatorial de Muhammad Zia ul-Haq (1978-1988), porté à bout de bras par les puissances occidenta­les et surtout par les États-Unis, qu’ont été introduites des dispositions législatives censément conformes à la Charia et qui, de fait, ont largement pesé sur la situation des minorités.

Parmi ces dispo­sitions, la Loi sur les preuv­es de 1984 a par exemple introduit l’inégalité du poids des témoignages selon le sexe et l’appartenance religieuse: le témoignage d’une femme ou d’un non-musulman ne valait désormais plus que la moitié du témoignage d’un musulman. 

Les lois punissant le blasphème existaient quant à elles depuis la colonisation britannique mais elles concernaient toutes les religions et ne donnaient lieu qu’à des sanctions modérées (et modérément appliquées).

À partir de 1982, on a commencé à introduire des précisions sur le blasphème contre le Coran, puis, en 1986 contre le prophète Muhammad (puni de mort).

Cette loi contre le blasphème a conduit en prison aussi bien des non-musulmans que des musulmans. 500 musulmans, 340 ahmadis, 119 chrétiens et 14 hindous ont été condamnés depuis 1986. La peine de mort n’a de fait jamais été prononcée pour ce motif, mais certains extrémistes n’ont pas hésité à appliquer la « justice » eux-mêmes.

Révisée en 2004, la loi sur le blasphème a donné lieu à des surenchères et est devenue un symbole de la lutte entre islamistes et libéraux de toutes religions. Le cas d’Asia Bibi, une chrétienne condamnée à mort le 9 novembre, a cristallisé les tensions.

Et c’est dans ce contexte que des personnalités comme Salman Taseer, le gouverneur (musulman) du Pendjab, ou Shahbaz Bhatti, ont pu être assassinées. Non pas pour avoir blasphémé – ce dont ils se gardaient bien –, mais tout simplement pour avoir exprimé leur désir que cette loi soit modifiée dans la mesure où elle conduisait à des abus évidents.

S’exprimant dans le Guardian après l’assassinat de Shahbaz Bhatti, la fille de Salman Taseer a naturellement dénoncé les extrémistes responsables de la mort des deux hommes, mais surtout la faiblesse et la lâcheté des autorités :

« L’État, affirme-t-elle, a abdiqué ses responsabilités. La majorité de nos dignitaires et responsables gouvernementaux sont sans colonne vertébrale. »

Shahbaz Bhatti a été l’un des rares à exprimer publiquement son indignation après l’assassinat de Salman Taseer. En effet, blasphème, une loi intouchable au Pakistan.

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Appel d’ONG accréditées auprès des Nations unies pour le « salut et la liberté de Farah Hatim »

 Genève (Agence Fides) – Le cas de Farah Hatim, la jeune femme catholique enlevée, contrainte à la conversion à l’islam et à un mariage forcé dans la ville de Rahim Yar Khan (au Punjab), n’est pas clos. Un certain nombre d’Organisations non gouvernementales au Pakistan et en dehors de ce pays entendent le porter à l’attention des Nations unies. « Franciscans International » (FI), ONG accréditée près l’ONU expression du monde franciscain, a lancé ces jours derniers un appel à Heiner Bielefeldt, Observateur spécial de l’ONU en matière de liberté religieuse, signalant le cas de Farah Hatim. La jeune femme, après un recours devant la Haute Cour du Punjab, avait déclaré vouloir demeurer au sein de sa nouvelle famille musulmane (voir Fides 20/07/2011). Mais, selon sa famille d’origine, sa décision aurait été « conditionnée et forcée », ce qui rend indispensable une enquête et une intervention des Nations unies. Accueillant les requêtes de la famille et de différentes sources locales au Pakistan, FI demande au Conseil de l’ONU chargé des Droits de l’homme et à la communauté internationale de faire pression sur le gouvernement pakistanais afin qu’il adopte les mesures nécessaires « afin de garantir le salut et la liberté de Farah ». L’ONG en demande le transfert dans un lieu sûr où elle pourra se reprendre physiquement et psychologiquement de la dramatique expérience de l’enlèvement et « exprimer de nouveau sa volonté librement ».
L’ONG invite à poursuivre pénalement les personnes responsables de l’enlèvement et réclame une enquête sérieuse sur le système judiciaire pakistanais afin de garantir l’indépendance des tribunaux. FI exprime sa profonde préoccupation face au phénomène des jeunes femmes chrétiennes enlevées et converties à l’islam qui, selon des sources locales de Fides, concernerait au moins 700 femmes par an. Les franciscains lancent également un appel contre la discrimination et la marginalisation des minorités religieuses, spécialement chrétiennes, au Pakistan. A la lumière de tout cela, ils demandent que l’Observateur spécial de l’ONU chargé de la liberté religieuse effectue une mission officielle au Pakistan.
Entre temps, des sources locales de Fides indiquent que la mère et le frère de Farah ont reçu des menaces de mort de la part de Khalid Shaheen, l’homme politique appartenant à la Ligue Musulmane-N impliqué comme médiateur (et selon certains comme organisateur) dans l’enlèvement de Farah. L’homme politique, emporté par le scandale du cas de Farah, a démissionné de son poste de président de la Ligue à Rahim Yar Khan mais aurait repris ces mêmes fonctions depuis quelques jours. Khalid Shaheen a intimé à la famille de Farah de se résigner et d’abandonner la lutte, menaçant le frère de la jeune femme de lui faire passer sa vie en prison sous le coup de fausses accusations. La famille de Farah, notent des sources de Fides, est amère et bouleversée par l’issue de la question mais ne veut pas abandonner la partie. L’Agence Fides suit de près le cas de Farah Hatim et celui, plus récent, d’Arifa Alfed, enlevée par un musulman et qui se trouve aujourd’hui en danger de mort à Quetta, après qu’elle ait réussi à s’enfuir. (voir Fides 18/08/2011). (PA) (Agence Fides 22/08/2011)

 

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Les chrétiens torturés au Pakistan espèrent votre aide!

L’EUROPE  a une civilisation à culture chrétienne alors que au Pakistan, il s’agit d’une civilisation hindoue et islamique depuis environ 1000 ans. Les chrétiens, là bas, sont tellement minoritaires qu’ils sont marginaux et c’est peut-être pour cela qu’ils se sentent très proches les uns des autres. Ce point reflète une bonne partie des problèmes au Pakistan : problèmes religieux, raciaux, de langage, de couleur et de caste. Cependant, la foi catholique touche de plus en plus de Pakistanais mais un grand nombre d’entre eux restent très discrets, étant donné les difficultés infligées par le gouvernement islamique, le Pakistan ayant été créé pour les musulmans d’Inde.

Aujourd’hui il y a beaucoup de lois contre les Chrétiens. Par exemple dans la constitution du Pakistan il y a une loi “95 C” qui spécifie qu’une personne parlant contre l’Islam, le Coran ou Mohammed sera condamnée à un emprisonnement. Dans l’histoire du Pakistan, il y a en effet beaucoup de chrétiens qui donnèrent leur vie pour la foi catholique, qui furent persécutés à cause de leurs positions sociales. Et un musulman est prioritaire au niveau du droit, les autres n’étant que des citoyens de seconde classe. Les minorités ne peuvent donc vivre en sécurité. Beaucoup de prêtres et religieuses ont dû quitter leur état de vie en raison de la difficulté de la vie religieuse au Pakistan, à cause des problèmes culturels et des différences sociales. Les sages disent que la vie de foi sans instruction n’est rien aujourd’hui. Or les chrétiens au Pakistan reçoivent une éducation mais n’ont pas d’instruction concernant leurs droits et la formation de leur pensée. Les jeunes ont besoin aujourd’hui de bons moyens pour pouvoir construire leur vie en accord avec l’enseignement de l’église catholique dans le monde moderne. Ce dernier est rempli de violence et de terrorisme, et la culture de mort est omniprésente, particulièrement en Asie du Sud. Je pense que seul l’amour de Jésus peut guérir le monde… et vous qu’en pensez-vous ?

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Farah Hatim,

Encore une jeune catholique enlevée et contrainte au mariage et à la conversion à l’islam dans la ville de Rahim Yar Khan (sud du Penjab, Pakistan), craint aujourd’hui pour sa vie.L’Association des chrétiens pakistanais en Italie avec l’Alliance de tous minoritaires du Pakistan sont en train d’aider la famille sur place et Farah a déposé sa demande au Conseil des droits de l’homme, Franciscain International. Les autorités publiques poursuivent toujours leurs pressions pour décourager la famille de poursuivre son action en vue de sa libération.

Selon l’agence Fides,CHAQUE ANNÉE, 700 JEUNES FILLES SOUMISES À CES CONVERSIONS FORCÉES.

Des musulmans et des chrétiens sont d’accord pour dire que la loi actuelle sur le blasphème ne fonctionne pas : elle est uniquement utilisée comme instrument de persécution contre certaines personnes, comme abus de pouvoir ou comme excuse pour régler des problèmes qui n’ont rien à voir avec la religion.

« C’est pourquoi il est urgent de modifier et d’abolir ce type de loi afin que la liberté religieuse puisse être pratiquée avec sérénité par tous, a-t-il affirmé. C’est un chemin difficile parce qu’en ce moment la majorité et l’opinion publique sont particulièrement susceptibles et n’acceptent aucune modification de cette loi. Mais lentement, il faudra éduquer et marcher dans cette direction ». L’Agence Fides l’agence:2011-07-12

 

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« L’histoired’une Femme Catholique au Pakistan »

Enlèvement, conversion forcée en Islam et mariage imposé

Arifa Alfred est une femme, catholique, de 27 ans. Elle fait ses études à l’université de Nawwa KilliQuetta au Pakistan. Elle est la fille de Mr. Alfred Sundar et de Mme Parveen et la sœur de Zeeshan et Adnan.  Arifa a été enlevé par un homme musulman, M. Amjad en mai 2009. Amjad a été aidé par deux  amis d’Arifa qui s’appellent Lubna et Rebecca. Rabecca avec Amjad ont planifié l’enlèvement d’Arifa. Elles ont mis les drogues dans la tasse de thé d’Arifa.  Apres l’avoir bu, la jeune femme a perdu conscience. Alors, elle a été emportée par Amjad dans une  localité de  Quetta où il vivait avec sa famille. Quand Arifa est revenu à ses sens elle s’est trouvée dans la maison d’Amjad. Amjad lui a indiqué qu’elle avait été convertie en Islam et il l’avait épousé. Amjad lui a montré son certificat de mariage, fabriqué par les Mullas. Arifa a nié ceci en s’étonnant comment pourrait-il avoir fait le certificat de mariage puisqu’elle était dans un état de coma. Elle insistait qu’elle est chrétienne et elle n’avait jamais épousé Amjad. La jeune femme était enfermée dans la maison d’Amjad et sévèrement battue pendant deux ans. Arifa subissait une  torture mentale et physique pendant ces années d’incarcération. Elle a essayé de se sauver de la maison d’Amjad à plusieurs reprises mais chaque fois, elle a échoué. La nuit avant le 1er août, Amjad avait battu Arifa sévèrement. Elle a reçu beaucoup de blessures internes. Le 1er août 2011, Arifa, pour la première fois  pendant ces  deux ans  a trouvé la porte de la maison ouverte. Elle a saisi la chance et s’enfuit de la maison.

La jeune femme est allée à l’hôpital Civil de Quetta où elle a reçu le traitement. Puis elle est allée voir son frère Adnan qui était récemment retourné de l’étranger après une absence de deux ans. Seulement à son retour, la famille lui a dit au sujet de l’épreuve d’Arifa. Adnan avec sa sœur sont allées au commissariat de police où ils ont déposé une plainte contre Amjad. Jusqu’ici, la police n’a rien fait pour  amener le coupable à la justice. L’inspecteur de police même a dit qu’il était très heureux qu’Arifa fût converti en Islam. Depuis, Arifa et sa famille reçoivent des menaces de mort de la part d’Amjad. Amjad insiste qu’Arifa est une  musulmane et elle est son épouse, c’est pourquoi elle n’a pas droit de le quitter, sinon il va les tuer, Arifa  et sa famille. La jeune femme dit « je suis chrétienne et je reste ferment dans ma foi chrétienne.  J’ai prié constamment   Jésus-Christ et sa mère Vierge Marie pendant ces deux années de captivité. » Arifa a  réussi  à rejoindre sa famille mais ils demeurent  constamment sous la menace de mort de la part de Amjad et de Mullas au Pakistan.

 

  1. Santa
    20 agosto 2011 alle 7:17 am

    c’etait vraiment tres intéressant mais c’est dommage !!!
    santa

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